Une lacune à combler
Quand j’écrivais Il était une fois Leucate, je m’étais rendu compte que je manquais de beaucoup d’informations, et encore plus d’images, sur une période de l’histoire pourtant contemporaine : la seconde guerre mondiale. J’ai donc traité le sujet avec les moyens du bord mais en ressentant une grande frustration de ne pouvoir faire mieux. Très vite, j’ai ensuite cherché à me documenter pour combler cette lacune. Les fortifications qui subsistent sur le territoire de Leucate sont nombreuses et très diverses, similaires à celles du fameux «mur de l’Atlantique», si ce n’est qu’elles n’ont pas eu ici à subir l’épreuve des combats. Pas facile de bien comprendre comment elles s’articulaient entre elles : plus de témoins allemands à interroger, aucune archive sur place, ni en Allemagne : le départ précipité des troupes d’occupation en août 1944 en fut probablement la cause...
Des recherches minutieuses
C’est en partant du terrain, avec l’aide de quelques amateurs passionnés comme moi de «bunker-archéologie», en véritables «rats de blockhaus» que nous avons pu reconstituer le schéma défensif des fortifications de Leucate. C'est également en consultant les relevés de la Marine Nationale effectués juste après la Libération, et aussi en questionnant de vieux Leucatois ayant travaillé comme manœuvres sur les chantiers de la base radar, que tout s’est mis peu à peu en place. Au final j’ai obtenu une vision assez précise de cette période de l’Occupation. J’ai donc eu envie de la restituer. Mais comment ?
L’évidence d’une BD...
L’idée d’une BD s’est vite imposée à moi dans la mesure où les dessins seraient réalistes et les décors conformes à ce qu’ils étaient dans ces années-là. Jean-Michel Arroyo a dessiné quelques planches et je me suis adressé une nouvelle fois aux éditions E-dite. Il y avait en effet cette fois un élément nouveau par rapport au roman précédemment édité (Le paquebot des sables), puisqu’un partenariat pouvait être conclu avec la municipalité de Leucate sous forme d’une précommande. L’argument a été sans doute décisif puisque La Foire aux Frisés a vu le jour dans ces conditions.